François Fogel

« Vogue Africaine », le projet de coopération régionale pour le jeune public en Afrique de l’Ouest présenté par les centres ASSITEJ Burkina Faso, Côte d’Ivoire et Sénégal a été retenu par l’ASSITEJ Internationale. dans le cadre de son Programme International de Coopération Régionale lancé en novembre dernier. Ce programme « consiste en une série d’activités conçues pour développer des domaines d’importance stratégique aux niveaux national et régional », au sein des communautés artistiques du spectacle vivant pour l’enfance et la jeunesse. C’est une immense joie pour les porteurs et porteuses du projet, et, devant nous, trois années de travail au service des communautés artistiques et des enfants de ces trois pays, ainsi que des pays associés, le Bénin, la Guinée Bissau, le Mali, et le Togo.

Les objectifs de « Vogue Africaine » sont de renforcer les compétences des professionnel·les du secteur, et de favoriser la diffusion : produire des spectacles de qualité, et permettre au maximum possible de jeunes spectateurs de les apprécier, rassembler les professionnels à l’occasion de festivals internationaux pour partager les expériences et se renforcer mutuellement.

Le projet est divisé en trois phases, chacune s’achevant lors d’une rencontre générale, à l’occasion d’un festival international se déroulant dans l’un des trois pays porteurs du projet : En juin 2026 à l’occasion du Festival international de la marionnette au Sénégal « Djaram’art’, en décembre 2026 dans le cadre du PAJE (Partages artistiques pour la jeunesse), à Ouagadougou, Burkina Faso, et, en conclusion, au prestigieux Marché Africain des Arts de la Scène (MASA), à Abidjan, Côte d’Ivoire.

La première phase (2025 – 26) sera consacrée à la rédaction d’un cahier des charges commun pour la création d’un spectacle par pays, ou « Livre de recettes », répondant aux critères retenus lors du travail préparatoire :

• Créativité et haute qualité artistique;
• Forme artistique (discipline) et public (tranche d’âge) libres en fonction des priorités de chaque partenaire;
• Budget adapté aux ressources;
• Spectacles « tout-terrain », conçus pour la mobilité;
• Durabilité et faible impact écologique;
• Implication de la communauté artistique nationale et formation des jeunes praticien·es. 

La rédaction du Livre de recettes s’accompagnera d’une évaluation des besoins et des opportunités dans chacun des pays, et de la définition d’un plan de formation professionnelle concernant l’ensemble des métier de la chaîne : Dramaturgie, Production, Administration, Diffusion, Médiation, Plaidoyer. 

Une recherche systématique de financements complémentaires à la dotation de l’ASSITEJ sera engagée durant cette période.

La seconde phase (2026 – 27), comprendra la production des spectacles, et la mise en œuvre du plan de formation. Celui-ci reposera prioritairement sur des échanges de savoirs à travers la sous-région, incluant les pays et structures associées, à l’occasion de résidences de création, de séminaires et de formations spécialisées. 

Un travail de communication sera mené, à travers des présentations publiques des créations en cours, des actions de sensibilisation des institutions et des médias, et des candidatures aux festivals internationaux.

La phase finale (2027 – 28)  s’articulera sur la circulation des œuvres créées dans le cadre de « Vogue Africaine ». Elle comprendra des tournées locales et, dans toute la mesure du possible, internationales, ainsi que l’organisation d’un temps fort jeune public au MASA 2028 (avril 2028), autour de la présentation des spectacles. Le partage d’expérience et la mise à disposition d’informations, tout particulièrement auprès des communautés artistiques des pays à faible revenus des réseaux de l’ASSITEJ seront les principaux objectifs de l’évaluation du projet.

L’égalité entre les femmes et les hommes, et entre les filles et les garçons, est une priorité transversale du projet, à laquelle chacune de ses actions doit répondre.

« Vogue Africaine » sera mené en étroite collaboration, à partir de septembre 2025, avec le Comité exécutif de l’ASSITEJ et ses réseaux. 

À travers ce travail, nous souhaitons que se développent chez nous la reconnaissance du potentiel social et économique de la création jeune public, et des droits fondamentaux de l’enfant à jouir de l’art et à la vie culturelle. Au-delà de la sous région, nous espérons inscrire enfin la créativité et la richesse esthétique de l’Afrique de l’Ouest et de ses artistes dans les réseaux du jeune public global.

Ce programme est co-financé par l’Union européenne